Conférenciers invités

ATTENTION les informations sur ce site ne sont plus actualisées, merci de consulter le nouveau site du congrès.

  Nouveau site du congrès : congres2021.afpsa.fr  

Le 11ème congrès de l'AFPSA accueillera trois conférenciers invités :

  • Le Pr Guy Bodenmann de l’Université de Zurich, spécialiste de la famille et du couple
  • Le Pr Isabelle Merckaert de l’Université de Bruxelles, spécialisée en psycho-oncologie
  • Mme Lucile Capuron, Directrice de recherche à l’INRA à Bordeaux, spécialisée en nutrition et psycho-neuroimmunologie



Résumés des conférences

 

Pr Guy Bodenmann
Université de Zurich (Suisse
)

bodenmann_5.jpg

 

Perception et gestion de la maladie en commun: Théorie et implications pratiques

Une maladie physique ou un trouble psychique est en règle générale encore aujourd’hui perçu par la majorité des professionnel(l)es comme un problème individuel suscitant un traitement individuel comme une intervention médicale ou une psychothérapie individuelle. Cette perspective ne tient pas compte du fait que les maladies, les handicaps et les troubles mentaux sont enchâssés dans un contexte social. Ce contexte ne joue pas seulement un rôle dans le développement de la maladie, mais également dans son maintien et son traitement. En particulier dans le contexte d'une relation de couple, la maladie ou le trouble mental affecte non seulement la personne concernée (le patient/la patiente), mais a également un impact considérable sur le/la partenaire et la relation du couple. La maladie de l’un implique également une expérience aversive profonde pour l’autre et est associée à un stress subjectif élevé, à la déception, l’anxiété, la détresse et d’autres émotions négatives, à la prise en charge de tâches et activités supplémentaires, aux soins et au soutien du patient et à un déséquilibre des rôles dans le couple. Les deux sont touchés par la maladie. Les deux en souffrent, mais tous deux ont également des ressources. La définition de la maladie en tant que problème commun (« we-disease ») est un premier point de départ important pour travailler à la participation du partenaire au traitement. Ce n'est que lorsque les deux partenaires reconnaissent le défi que leur problème commun, que la volonté de travailler ensemble est établie.

Après une introduction théorique au modèle systémique-transactionnel (STM) et à la gestion dyadique du stress (dyadic coping), des études sont résumées portant sur le rôle des évaluations partagées des maladies somatiques et des troubles mentaux, qui montrent que la perception du stress de l’un en tant que problème commun et la gestion dyadique en commun sont bénéfiques pour la progression de la maladie, la relation du couple et le bien-être des deux (patient(e) et partenaire). Des idées par rapport à ce que cela signifie pour la promotion de la santé, la prévention et le traitement des maladies ou troubles psychiques sont formulées.

Référence
Leuchtmann, L. & Bodenmann, G. (2017). Interpersonal view on physical illnesses and mental disorders. Swiss Archives of Neurology, Psychiatry and Psychotherapy, 168, 170-174.

 

Pre Isabelle Merckaert
Université Libre de Bruxelles (Belgique)
Clinique de Psycho-oncologie, Institut Jules Bordet (Belgique
)

Merckaert_Photo.jpeg

 

Défis et opportunités en matière de soins psycho-oncologiques : Créer et (re)créer des liens 

Les affections cancéreuses sont des maladies graves, chroniques, dont l’évolution est incertaine. Elles diffèrent tant par leurs évolutions que par leurs symptômes, leurs traitements et les effets secondaires de ces derniers. Certaines d’entre elles sont actuellement considérées comme des affections de longue durée et la guérison est de plus en plus de l’ordre du possible alors que pour d’autres, l’issue est encore trop souvent fatale.

La multiplicité et la complexité des parcours de soins engendrent incertitudes et peurs, et impliquent de multiples et récurrents efforts d’adaptation de la part des patients et de leurs proches. Confrontée à l’annonce d’une telle maladie, la personne est vulnérable, en proie à des émotions intenses qu’elle n’est pas toujours en état d’intégrer.

La communication médecin-malade en oncologie renvoie donc à des enjeux vitaux: la survie d’un des partenaires dépendant de la capacité de l’autre à entendre sa demande, à poser un diagnostic et à proposer un traitement adapté. L’annonce d’un diagnostic de cancer voire d’une rechute est souvent un moment traumatique. La communication médecin-malade a dès lors notamment pour fonction de redonner le contrôle au patient en plaçant ses besoins et préoccupations au centre de la prise en charge. Cette communication est toutefois une tâche extrêmement complexe à réaliser pour les soignants tant en raison de la complexité des traitements qu’en raison de l’impact émotionnel de cette communication. Si la nécessité de former les médecins à ces échanges complexes est actuellement reconnue, il convient de continuer à étudier quelles techniques de formation permettent de réels changements dans la pratique quotidienne des médecins.

La maladie cancéreuse et ses traitements sont également à l’origine d’une série de réactions cognitives, émotionnelles et comportementales qui concernent tant le patient que ses proches. Ainsi, la maladie et ses traitements engendrent fréquemment un dysfonctionnement psychosocial touchant différentes sphères de la vie des patients. Ces réactions et leurs conséquences ont rendu nécessaire le développement et l’adaptation en oncologie des interventions psychologiques existantes. A l’heure actuelle, les interventions psychologiques s’articulent autour des différentes phases de la maladie et accompagnent les traitements médicaux ou chirurgicaux avec pour objectif le développement d’une approche plus globale. La diversité des techniques utilisées reflète la variété des besoins ou des souhaits exprimés par les patients. Un large éventail d’interventions psychologiques a dès lors été développé et testé au cours de ces dernières décennies.

L’exposé reprendra les études menées par notre équipe en Belgique au cours de ces dernières années.

 

Dre Lucile Capuron
Directrice de recherche à l'INRA (Bordeaux, France)

 capuron_lucile_6_1.jpg

 

Quand l'inflammation monte au cerveau: impact sur la santé mentale

La découverte que les marqueurs inflammatoires sont élevés dans divers troubles psychiatriques soulève la nécessité d’identifier précisément les mécanismes par lesquels l’inflammation participe à la physiopathologie des dimensions neuropsychiatriques. Les données acquises avec le modèle de dépression induite par l’inflammation ont permis de mettre en évidence l’implication de voies enzymatiques liées au métabolisme des neurotransmetteurs. Des relations ont été établies avec des dimensions phénotypiques cliniques, notamment en lien avec les symptômes de l’humeur et de la cognition et les symptômes neurovégétatifs et motivationnels. En outre, diverses données indiquent que les processus inflammatoires interagissent avec des facteurs de vulnérabilité, psychologiques, métaboliques et neuroendocriniens, pour moduler la présentation clinique des symptômes neuropsychiatriques associés à l’inflammation. Dans l’ensemble, ces découvertes donnent à l’inflammation une place centrale en psychopathologie. Cette présentation discutera les relations entre processus inflammatoires et symptomatologie neuropsychiatrique chez des individus présentant une activation chronique du système de l’immunité innée et des modulations possibles de ces relations, notamment par des approches nutritionnelles.

 

Personnes connectées : 3 Vie privée
Chargement...